SAYAT NOVA, LA COULEUR DE LA GRENADE

de Sergueï Paradjanov
Un ciné-concert par Anne Careil, Paul Loiseau et Jonathan Seilman.


DATE À VENIR
05.11.25 | METZ | Trinitaires, Théâtre P.-F. Klos — buy tickets here !


DATES PASSÉES
12.05.23 | BEAUVAIS | L’Ouvre Boîte
05.02.22 | RENNES | Festival Travelling
15.01.22 | NANTES | Le Lieu Unique, scène nationale de Nantes

RÉSIDENCES
du 26 au 30 avril 2021 | NANTES | Le Lieu Unique
du 17 au 21 mai 2021 | RENNES | Le Jardin Moderne
du 19 au 23 juillet 2021 | BEAUVAIS | L’Ouvre Boîte
décembre 2021 | NANCY | L’Autre Canal | TBC


Enluminures, illuminations, hallucinations : ‘Sayat Nova’, chef d’œuvre du grand sorcier arménien Sergueï Paradjanov est un imagier bondissant et sensuel où les vieilles icônes orthodoxes prennent littéralement vie en une parade exubérante, un traité sur la lumière, la couleur et la matière, une cosmogonie excentrique où dégringolent en tableaux inouïs les saints, les animaux, les paysans, où le profane n’est plus le contraire du sacré mais sa condition joyeuse. Nous pouvons compter sur le créateur sonore Jonathan Seilman, entouré ici de l’artiste visuelle Alice Dourlen (également musicienne sous le nom Chicaloyoh) et du musicien Paul Loiseau (La Terre Tremble!!!) pour en  traduire tout le chatoiement, la mystique déglinguée, l’euphorie cosmique et tellurique en un ciné-concert d’un type à part, et s’annonçant comme une véritable fête des sens.

Conception Jonathan Seilman
Musique composée par Alice Dourlen, Paul Loiseau, Jonathan Seilman et interprétée par Anne Careil, Paul Loiseau, Jonathan Seilman
Création lumières Yves Godin
Dispositif scénique Yves Godin et Jonathan Seilman
Régie vidéo, régie générale Titouan Geoffroy
Régie son Olivier Ménard ou Antoine Lacoste
Costumes Amélie Grosselin (graphisme), Charline Bernard (confection couronne), Coline Hateau (confection robe)

Production Murailles Music
Coproduction Le Lieu Unique, scène nationale de Nantes, Festival Travelling_Clair Obscur, Rennes, L’Ouvre Boîte, Beauvais
Chargée de diffusion Mélanie Vitry – melanie.muraillesmusic@gmail.com


Le Film

Sayat-Nova (en arménien Սայաթ-Նովա-Նովա, en persan سایات ‌نووا نووا , en géorgien საიათ-ნოვა-ნოვა) (14 juin 1712 à Tiflis – 22 septembre 1795 à Haghpat), ou le « roi des chansons », est le nom donné au poète arménien Harutyun Sayatyan, ou le nouveau Saâdi.

Le film est un long poème autour de sa vie en huit chapitres :

• I : L’enfance du poète.
• II : La jeunesse du poète.
• III : Le poète à la cour du prince/Prière avant la chasse.
• IV : Le poète se retire au monastère/Le sacrifice/La mort du katholikos.
• V : Le songe du poète/Le poète retourne à son enfance et pleure la mort de ses parents.
• VI : La vieillesse du poète/Il quitte le monastère.
• VII : Rencontre avec l’Ange de la Résurrection/Le poète enterre son amour.
• VIII : La mort du poète/Il meurt mais sa poésie est immortelle.

En ouverture du film, un carton précise les intentions de Paradjanov : « Aimable public, ne va pas chercher dans ce film la vie de Sayat-Nova, grand poète arménien du XVIIIe siècle. Nous n’avons que tenté de rendre par les moyens du cinéma l’univers imagé de cette poésie dont le chantre russe Valéri Brioussov disait : “La poésie arménienne du Moyen Âge est une des éclatantes victoires de l’esprit humain inscrites dans les annales de notre monde.” »


« Dans le temple du cinéma, il y a des images, de la lumière et de la réalité.
Paradjanov était le maître de ce temple »

Jean-Luc Godard.


« Après avoir travaillé il y a quelques temps sur le projet Dionysus in 69, mêlant cinéma, danse et musique autour du film du même nom de De Palma (coproduction : Stereolux, avec le soutien de Nantes-Rennes Métropole et ORO-Loïc Touzé), j’ai aujourd’hui décidé de m’emparer d’un nouvel objet cinématographique, Sayat Nova (en français : La Couleur de la grenade / Tsvet granata), film soviétique réalisé par Sergueï Paradjanov. Distribué une première fois en 1969, le film, censuré, est retiré des écrans puis, à nouveau, diffusé en 1971 dans une version remontée et abrégée par le réalisateur Serguei Youtkevitch, sous le titre La Couleur de la grenade.
Bien qu’étant sans doute le plus célèbre du réalisateur, Sayat Nova est un film à mes yeux d’une beauté hors-norme et finalement trop méconnu du public. Quasi muet, se prêtant tout-à-fait au jeu du ciné-concert et à la réinterprétation musicale (« La peinture est muette, mes films aussi », dit Paradjanov), j’ai ainsi eu pour idée de réunir un trio de musiciens évoluant dans des sphères quelque peu éloignées, mais dont les univers respectifs pourraient tout-à-fait se fondre dans la poésie de ce film surréaliste controversé.

Ainsi, la confrontation/rencontre voulue entre Alice Dourlen, artiste visuelle également connue pour ses expérimentations sonores sous le nom Chicaloyoh, plutôt habituée à l’improvisation et à une musique non-institutionnelle, Paul Loiseau, ayant parcouru l’hexagone depuis 2005 à la tête du trio La Terre Tremble !!!, où au contraire tout était soigneusement millimétré pour donner vie à une sorte de rock transfuge, au choix progressif, folk-rock, électronique, krautrock, ou new wave, et moi-même, sorti d’un parcours sans doute plus conventionnel en école de musique et au conservatoire, compositeur et créateur son pour le théâtre et la danse, sera selon moi d’une richesse sans équivoque.

Avec Sayat Nova, le spectateur découvre déjà une expérience unique, mon souhait ici n’est donc pas de venir combler un manque, mais plutôt de transcender l’oeuvre de Paradjanov. À nous trois, riche d’un instrumentarium varié – claviers, sampling, chant, autoharp, omnichord, percussions, mandoline, guitare, etc – nous travaillerons ainsi à offrir au spectateur une relecture musicale personnelle créé par ce poème visuel proche de l’envoûtement, et ce sera avec amour et délicatesse que nous nous insinuerons dans cette procession de tableaux somptueux.

Bien que le projet ait mûri dans ma tête depuis plus d’un an, il semble aujourd’hui que cela soit une belle manière de revenir dans les salles, avec public assis et en jauge limitée, pour se plonger dans le poème dont nous avons tous besoin.
»

Jonathan Seilman, le 24 septembre 2020